Tout savoir sur l'histoire de la cité de Petra
Nichée dans un bassin de vallée isolé au cœur des montagnes au sud de la Jordanie et protégée du monde extérieur par une barrière de roche impénétrable, cette ancienne ville reste un mystère. Depuis qu’un aventurier occidental est tombé sur le site en 1812, Petra est depuis entrée, comme les pyramides ou le Taj Mahal, dans le royaume des légendes. Aujourd’hui, c’est comme si le temps avait littéralement dessiné un voile sur la ville qui a défié la puissance de Rome. Deux millénaires de vent et de pluie n’ont presque rien changé à ses façades imposantes et à son incroyable beauté.
Les points forts de l’ancienne ville ne déçoivent pas. La promenade épique, à travers le grand canyon précède une rencontre époustouflante avec leTrésor, la façade emblématique de Petra avec ses immenses colonnes et ses détails exquis sculptés directement sur la falaise. Plus loin, après l’immense théâtre, les tombes royales géantes, contemplent la vallée cachée qui abrite le centre-ville de Petra. Ensuite vient la longue rue à Colonnades, jusqu’au début des marches de l’ascension du plus grand monument de Petra, le monastère, sculpté dans un sommet de montagne. Tout ce chemin, remplirait une journée complète assez épuisante.
Vous pouvez rester plus longtemps, à Petra car les possibilités ne manquent pas pour une exploration plus large. Vous pouvez aller jusqu’à la Haute Place du Sacrifice qui offre des vues spectaculaires depuis un autel au sommet d’une montagne. Ou encore Marcher dans un wadi périphérique, Wadi Turkmaniyyeh qui est un excellent parcours pour sortir du paysage touristique vers un paysage tranquill de pics et de canyons sauvages.
Là ville de Petra se trouve dans un bassin de vallée, il n’y a qu’une seule route pour entrer et sortir, et qui passe par la ville moderne de Wadi Musa. Au cours des dernières décennies, Wadi Musa s’est développé pour servir le site touristique de Petra. On y trouve tous les hôtels et les restaurants. Il n’y a nulle part où séjourner dans la ville antique elle-même. La porte d’entrée unique de Petra est à Wadi Musa, mais une fois que vous avez traversé cette barrière, vous êtes immédiatement jeté dans le paysage rocheux du désert. Au sein de Petra, il n’y a pas de développement urbain d’aucune sorte, et la culture locale est entièrement rurale.
Petra, un mot grec signifiant « roche », est une ville qui a connu plus d’une centaine de siècles d’établissement humain. Dans la préhistoire, la région de Petra a connu parmi les premières expériences d’agriculture. Les chasseurs-cueilleurs de l’âge paléolithique se sont installés, il y a plus de neuf mille ans, dans des villages agricoles à Beidha, juste au nord de Petra. Les tribus nomades passèrent à travers le bassin de Petra pendant les millénaires suivants, mais son développement est venu avec l’émergence des deux grandes puissances: la Mésopotamie et l’Egypte.
Les routes vers les plateaux désertiques de Mésopotamie, à l’Est de la route des rois, sont entourées de hautes montagnes à la fois du côté de Naqab (Negev) à Gaza et à travers le Sinaï en Egypte. Il fallait trouver un itinéraire de caravane à travers ces barrières naturelles pour établir un contact entre les deux grandes régions. Petra, où d’abondantes sources coulent dans le Wadi Araba à travers une faille naturelle dans les montagnes, était le meilleur passage pour relier les deux empires.
La première mention significative de Petra est dans l’Ancien Testament, quand les Israélites ont approché Edom après leurs quarante ans dans le désert. La légende locale soutient que c’est dans les collines juste au-dessus de Petra que Dieu a ordonné à Moïse de produire de l’eau pour les Israélites en parlant à un rocher. Moïse a plutôt frappé la roche, et la source qui en a jaillit est aujourd’hui nommé Ain Musa (source de Moïse), et se trouve à l’entrée est de la ville de Wadi Musa.
Le roi Reqem d’Edom (Reqem était le nom sémitique de Petra) refusa aux Israélites de traverser son territoire, mais avant leurs départs, le frère de Moïse, Aaron (Haroun en arabe) est mort, et fut enterré au-dessus de Jabal Haroun surplombant Petra. Un sanctuaire blanc au sommet de la montagne est encore à ce jour un lieu de pèlerinage.
Juste après 1000 av. J.-C., le roi israélite David a pris le contrôle de Petra et de l’ensemble d’Edom. Son fils Salomon a ensuite consolidé l’emprise israélite sur le commerce, et pendant cinquante ans il détourna les richesses de Petra dans ses propres coffres. Cependant, après sa mort, le royaume israélite s’est effondré et des querelles ont éclaté. Certains Édomites se sont retirés au sommet de la montagne d’um al-Biyara surplombant le centre de Petra et dans un village de Tawilan au-dessus d’Ain Musa. Peu de temps après, les conflits ont conduit Petra à passer des mains d’Edomite à l’Assyrien en passant par le Persan babylonien : une telle instabilité laissait la voie libre à un nouveau peuple pour marquer son autorité sur la terre et construire son avenir.
La première mention des Nabatéens a été en 647 av. J.-C., quand ils ont été répertoriés comme l’un des ennemis d’Assurbanipal, connu sous le nom de Sardanapale, dernier roi d’Assyrie. A cette époque, ils étaient encore une tribu de nomades bédouins habitant le nord et le nord-ouest de l’Arabie.
Lorsque les Babyloniens ont dépeuplé une grande partie de la Palestine au cours du VIe siècle av. J.-C., de nombreux Édomites descendaient de Petra vers les terres vides à l’ouest. À leur tour, les Nabatéens ont migré hors du désert arabe vers les montagnes plus luxuriantes et plus tempérées d’Edom, et plus précisément, vers Petra. Alors que les Édomites avaient occupé les collines au-dessus de Petra, les Nabatéens ont rapidement vu le potentiel pour développer le bol central du fond de la vallée. Les migrants sont arrivés lentement pendant plusieurs siècles, il semble que la plupart étaient attachés à leur mode de vie bédouin, ils n’ont construit rien d’autre qu’un temple et un refuge au sommet d'um al-Biyara. Cependant, les Nabatéens abandonnèrent bientôt leur traditionnelle occupation de piller les caravanes qui passaient et ils commencèrent à faire payer un droit de passage aux marchands. C’est probablement à cette époque que le premier poste commercial permanent et organisé a été établi à Petra.
L’auteur romain Diodorus Siculus rapporte que le souverain grec de Syrie, Antigonus, a attaqué les Nabatéens en 312 av. J.-C sans succès. Cependant, les Nabatéens reconnaissaient instinctivement que la guerre ne ferait aucun bien à leur entreprise florissante, et envoyèrent ainsi une lettre d’explication à Antigonus. Le général a laissé passer un certain temps avant d’attaquer à nouveau, pour être encore une fois facilement repoussé. Confortablement installés dans leur quartier général inattaquable, les Nabatéens ont depuis agi en riche et ils ont acheté la paix aux Grecs.
Au cours des deux siècles suivants, les combats entre la Syrie séleucide et l’Égypte ptolémaïque pour le contrôle de l’empire d’Alexandre ont permis aux Nabatéens de combler le vide de pouvoir en Transjordanie et d’étendre leur royaume bien au-delà de Pétra. En 80 av. J.-C., ils contrôlaient Damas. Petra s’enrichit de plus en plus grâce à ses profits du commerce et grâce à son emplacement comme carrefour entre l’Égypte, l’Arabie et la Syrie, et entre l’Asie de l’Est et la Méditerranée. Le pouvoir nabatéen semblait illimité.
Lorsque Pompéi envoya des troupes contre Petra en 62 av. J.-C., les Nabatéens furent même en mesure d’acheter la paix à l’Empire romain. La prospérité de Petra a grandi et s’est développée.
Les premiers siècles av. J.-C. ont vu Petra à son apogée, avec une population établie d’environ trente mille personnes. L’auteur romain Strabo la décrit comme une ville riche et cosmopolite, pleine de beaux bâtiments, villas, jardins et cours d’eau et un roi démocratique.
Cependant, La découverte des vents de mousson avait commencé à provoquer un changement dans les schémas commerciaux : les routes terrestres en provenance d’Arabie étaient abandonnées au profit du transport par la mer. En outre, Rome détournait le commerce intérieur de Petra, pour l’orienter vers l’Egypte et la Syrie, présageant la montée de Palmyre. Le dernier roi nabatéen, Rabbel II, tenta de déplacer sa capitale de Petra vers le nord à Bosra, mais dut finalement conclure un accord avec Rome. À sa mort en 106 après JC, tout le royaume nabatéen passa paisiblement entre les mains romaines.
Après l’annexion romaine, Petra est devenue un centre principal de la nouvelle Provincia Arabia, et semble avoir subi une renaissance culturelle, avec le théâtre et la rue à Colonnades. La ville était assez importante pour être visitée par l’empereur Hadrien en 130 après JC, et peut-être aussi par l’empereur Severus en 199. Cependant, le vent de l’histoire tournait, et vers l’année 300 Petra était en déclin, avec des maisons et des temples tombant abandonnés par manque d’entretien.
Palmyre, une oasis dans le désert de l’Est de la Syrie, était sur l’ascendant, et le commerce maritime en Egypte était bien établi. Petra était coincée entre les deux, et il n’y avait aucune raison de la garder en vie. Le patronage romain a commencé à dériver loin de la ville, et l’argent a suivi.
Le christianisme a été adopté comme religion officielle de l’empire en 324, mais pendant de nombreuses décennies les Nabatéens ont mélangé des éléments de la nouvelle religion avec des leur propre héritage païen.
Selon l’évêque contemporain de Jérusalem, un tremblement de terre en 363, a nivelé la moitié de Petra. En 447, la tombe de l’urne a été transformée en une immense église, et l’église Petra a été construite au cours du siècle suivant. Néanmoins, au moment de l’invasion islamique du VIIe siècle, Petra était plus ou moins déserte, et le tremblement de terre de 749 a probablement forcé les derniers traînards à quitter la ville en ruine.
Lors de leur passage en Transjordanie au début du XIIe siècle, les Croisés ont construit de petits forts à Petra, comme avant-postes de leur quartier général à Shobak. En 1276, le sultan Mamluke Baybars, en route du Caire pour réprimer une révolte à Kerak, entra à Petra par le sud-ouest et traversa la ville déserte. Il en est sorti le 6 juin 1276 et il fut la dernière personne, autre que les bédouins locaux, à voir Petra pendant plus de cinq cents ans.
Le 22 août 1812, un explorateur suisse, Jean Louis Burckhardt, entra dans le Siq déguisé en arabe en compagnie d’un guide local. Sa courte visite, et les notes et croquis qu’il a réussi à faire, a porté la légende de Petra à l’attention du monde de nouveau. En 1818, deux commandants de la Royal Navy britannique, Charles Irby et James Mangles, passèrent quelques jours à visiter la ville antique, mais ce sont les visites de Léon de Laborde en 1826 et de l’artiste britannique David Roberts en 1839 qui apportèrent pour la première fois de nombreuses images de Petra. Les gravures de Laborde étaient souvent fantaisistes et sur romancées, mais les dessins de Roberts étaient relativement précis. En plus d’aider à façonner la légende de Petra dans les esprits occidentaux ils ont également lancé le tourisme. La seconde moitié du XIXe siècle a vu défiler des visiteurs même si Petra ne pouvait encore être atteint qu’avec des difficultés extrêmes, à cheval ou en chameau de Jérusalem.
De sérieuses recherches archéologiques ont commencé au tournant du siècle. En 1898 des spécialistes ont catalogué tous les monuments de Petra. et ont produit les premières cartes précises en 1925. Le village adjacent, longtemps connu sous le nom d’Elji, puis Wadi Musa (vallée de Moïse) a vu arriver sa première ligne téléphonique en 1926.
En 1931, la société de voyage Thomas Cook a établi un camp à Petra pour les touristes européens, offrant le choix d’un hébergement sous tente ou dans une grotte. C’est qu’en 1950 que le premier hôtel touristique a été construit, le Rest House géré par le gouvernement. Néanmoins, jusqu’à ce qu’un service régulier d’autobus d’Amman commence en 1980, les installations autour du site sont demeurées minimes.
Au début des années 1980, le gouvernement a ordonné à la tribu Bdul, qui résidait dans les grottes de Petra depuis aussi longtemps que n’importe qui pouvait s’en souvenir, de déménager à um Sayhoun, à 4 km de Petra. La perspective de l’électricité, de l’eau courante, des soins et d’une meilleure éducation pour les enfants s’est avérée irrésistible et les Bdul sont partis.
Le développement du site et l’exploration archéologique ont ensuite commencé : Petra a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985, et quatre ans plus tard, un groupe de personnalités locales a créé le Petra National Trust (PNT), une ONG à but non lucratif qui milite sur les questions de l’environnement, des antiquités et du patrimoine culturel de la région.
Aujourd’hui, une zone tampon de plus de 750 kilomètres carrés de terre, de Shobak au puits au sud de Rajif, est officiellement protégée, tandis qu’un noyau de 264 kilomètres carrés autour du site lui-même est défini comme le parc archéologique strictement réglementé de Petra. Ces dernières années ont vu une foule de nouveaux projets, allant de fouilles à d’importants travaux d’ingénierie, aux installations touristiques améliorées autour du site.
A lire aussi :
Dans les meilleurs conditions et sans intérmédiaires
le programme qui correspond à vos envies de voyage
votre voyage avec un expert local
dans les meilleurs conditions et sans intérmédiaires
Inscrivez vous et recevez nos meilleurs idées de voyage